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| Yhan von Stauffen | |
| | Auteur | Message |
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Yhan Stauffen Semble assoupi
Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 23/01/2007
| Sujet: Yhan von Stauffen Mar 23 Jan - 21:06 | |
| Chapitre I
La nuit tombait sur le ville d’Honnenburg, plongeant la cité dans une pénombre fébrile. Un peu partout dans les ruelles s’allumaient des bougies, protégées dans des lanternes en verre. Les marchands rentraient les fruits et légumes entreposés sur des planches de bois, le boulanger fermait sa boutique d’un gros cadenas légèrement rouillé, sous les regards des soldats qui commençaient à patrouiller.
Le palais de justice de la place centrale cessait lui aussi ses activités judiciaires, libérant les juges, les magistrats et les avocats de leurs lourdes taches. Les robes noirs descendaient les escaliers, la plupart par groupe, discutant de leur journée harassante et pénibles, d’autres partaient seuls, les yeux fixés sur les dalles humides du sol. L’un d’entre eux tournait à gauche, prenant la rue en direction du riche quartier des bourgeois des environs.
Le juge continuait ainsi sur une centaine de mètres et s’arrêta face à une lourde porte en bois, finement ouvragée. Sa main blanche prit la poignée en fer en forme de tête de loup et la poussa sans hésitation. Une lumière diffuse s’échappait par l’ouverture, formant un cercle lumineux dans la rue assombrie, avant de s’évanouir au moment ou la porte se fermait. L’intérieur semblait richement décoré, reflétant parfaitement l’esprit huppé des hauts fonctionnaires. Les murs était tapissés de teintures pourpres, s’accommodant remarquablement bien avec le commode en chêne qui siégeait à gauche. A droite une porte ouverte donnait sur la cuisine, éclairée pour une chandelle posée sur une imposante table.
Au fond, un escalier semblait grimpé dans le néant, tandis que juste en face, un salon chaleureux se donnait en spectacle. Une table très foncée trônait au centre, recouverte d’une dentelle opaque ou reposait une chandelle allumée. Dans un des coins, un piano noir et luisant se faisait discret aux côtés d’un tabouret à bonne hauteur, coiffé d’un épais coussin rouge. Derrière, une petite table de travail était collée au mur d’en face, parsemée de vieux papiers griffonnés et d’un encrier. Le juge observait sagement sa pièce préférée qui n’entendit pas sa femme descendre.
Elle glissa ses mains le long des hanches de son mari, et les scella au dessus de la taille, avant de déposer un baiser sur la peau de son cou. « Comment s’est passé t’a journée ? » - « Passablement bien, j’ai encore condamner un criminel à mort. Mais parlons d’autre chose mon amour. » Le juge se tourna face à sa femme et posa son regard sombre sur le visage souriant de celle-ci. « Et toi, tu ne t’es pas trop ennuyée avec Jeanne ? » - « Toutes ses journées me lassent, quand prendras tu un peu de repos ? » - « La semaine prochaine, mon collègue est rétabli. Que dirai tu de passer quelque jours à notre chalet, au bord du lac Stern ? » Le femme se contenta de sourire et d’enlacer son mari, qui déposa un baiser sur son front. Une voix douce et cristalline attira alors l’attention de Yhan. Sa fille âgée de six ans réclamait son père, criant de sa chambre située à l’étage. Il embrassa de nouveaux sa femme et grimpa ensuite les escaliers. « Le devoir m’appel ! ». | |
| | | Yhan Stauffen Semble assoupi
Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 23/01/2007
| Sujet: Re: Yhan von Stauffen Mar 23 Jan - 21:06 | |
| Chapitre II
Le soleil se levait lentement derrière la forêt qui bordait Honnenburg. La vie reprenait peu à peu, les commerçants ouvraient leurs boutiques et les villageois affluaient des les artères de la cité. La porte de la maison Stauffen s’ouvrait silencieusement avant de se refermer, laissant passer Yhan en robe noire, attribut des juges.
L’homme empruntait toujours le même chemin. Au bout de cents mètres, après avoir croisé la maison d’un avocat, l’angle de l’appartement du commandant de la police locale ouvrait la route vers le boulevard, menant au palais de justice. En haut des escaliers du palais dominait cinq colonnes, immenses et finement gravées. Elles tenaient inlassablement l’avancée du bâtiment, sur laquelle était gravé une balance, symbole de justice impartial. Le juge entrait dans pas assuré, souriant aux deux gardes qui tenaient fièrement leurs arquebuses, levées vers le plafond.
Yhan Stauffen, dit « L’insensible », pénétrait ensuite dans son bureau situé au fond d’un long couloir, avant de relire une dernière fois le dossier de la journée. Une femme était accusée de meurtre. Des soldats avaient trouvé son mari au bord d’une rivière, poignardé de coups de couteau dans le haut du dos. Aucun indice n’avait été trouvé, mais une des voisines déclarait avoir vu la veuve partir peu avant la mort de l’homme. D’après la loi, une audition devait avoir lieue, ce matin même. « Herr Stauffen, l’audience est prête. » - « Parfais. Annoncez mon entrée je vous prie. » La brouhaha de la salle cessa immédiatement lorsque le juge entra par la petite porte de derrière, laissant apparaître son visage inexpressif et continuellement triste derrière son bureau.
« L’audience peu commencer. Madame Anna Sicher, femme de monsieur Ulrich Sicher, mort assassiné, est accusée de meurtre de son mari. Que plaide l’accusée ? » Un homme de forte stature s’avança de quelque pas. Ses petits yeux malingres s’enfonçaient dans son visage gras, soutenu par un cou gélatineux. Sa voix rauque recouvrait aisément toute la salle, occupée par une dizaine de villageois curieux, dont les interminables audiences occupaient la majeur partie de leur temps. « Madame Sicher ici présente plaide non coupable. » - « Bien. Entamez alors votre argumentation. Une voisine certifie l’avoir vu juste avant le décès de l’homme, que répondez vous à cela ? » - « L’accusation repose uniquement sur les paroles d’une vielle femme aigrie par le temps, et lors du meurtre, la nuit était tombée depuis longtemps déjà. Il est alors fort envisageable qu’elle ai vue une autre personne. De plus, Madame Sicher n’avait aucune raison de vouloir la mort de son mari. Pourquoi aurai-t-elle alors commit un acte aussi abominable ? » - « C’est ce que nous allons savoir… Que l’accusée se lève et se présente à la barre ! »
Une femme vêtue d’habits sales et déchirée se leva, les cheveux bruns épars. Elle fixait Yhan Stauffen d’un regard inexpressif, aucun sentiment ne semblait brûler en elle. Le juge croisa les mains sur le bureau et commença à la questionner. L’homme était réputé pour son flair infaillible, de nombreuses personnes supposées innocentes c’étaient vues condamner, uniquement par l’intuition foudroyante de Yhan. Ses yeux noirs sondaient l’esprit, comme à la recherche d’informations. Il posait ensuite des questions d’un ton sec, tout en gardant un contrôle absolu. La plupart du temps les accusés s’emportaient et se condamnaient eux même. « Pourquoi l’avez vous tué ? » - « Comment ? » La femme semblait étonner d’entendre une telle question, espérant une aide quelconque de son avocat. « Pourquoi l’avez vous tué madame Sicher ? » - « Je ne l’ai pas tué » - « Vous battez-t-il ? » - « Pas du tout ! C’était un bon mari aimant. » Tout en parlant Yhan Stauffen prenait grand soin d’étudier le comportement, les réactions de la femme qui suivaient les questions. Parfois elle semblait sûr d’elle, soutenant le regard oppressant du juge. Parfois même son corps se crispait, ses mains commençaient à trembler nerveusement. « Un mari aimant… » - « Tout à fait ! » - « Il vous trompait n’est-ce pas ? » - « Non » - « Avec qui ? Une de vos amies ? »
Lorsque ces propos atteignirent les oreilles de l’accusée, une rage emplit ses yeux, ses poils s’hérissèrent sous l’effet de la haine refoulée. Ces détails n’échappèrent pas au juge qui trancha net. « Madame Sicher est condamnée à mort. Son exécution se déroulera demain à l’aube à la potence de la cour de la prison d’Honnenburg. La séance est levée. » L’homme donna un coup sec contre une petite planche avec son marteau de bois, suivit du vacarme habituel des fins de séances. Le juge se leva ensuite et retourna dans son bureau, afin de classer cette énième affaire. Le lendemain, la tête de madame Sicher roulait au pied d’un bourreau, loin des regards dans la funeste prison d’Honnenburg. | |
| | | Yhan Stauffen Semble assoupi
Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 23/01/2007
| Sujet: Re: Yhan von Stauffen Mar 23 Jan - 21:07 | |
| suite Chapitre II
Quelques jours plus tard, très tôt dans la matinée, une calèche s’arrêtait devant la maison des von Stauffen. Le juge avait enfin prit des congés qu’il désirait passer avec sa famille, dans le chalet au bord du lac Stern. La porte de l’habitation s’ouvrait lentement, libérant une lumière diffuse qui s’échappait par l’ouverture. Le cocher, recroqueviller sur lui même pour se préserver du froid matinale, observait silencieusement le juge qui sortait tranquillement, tenant sa fille par la main.
L’homme ouvrit la petite porte de la calèche afin de permettre au juge de faire monter Jeanne, dont les pommettes étaient rosies par le froid, tandis que son sourire dû à l’excitation du moment rigolait de l’empressement de son père. « Ambre, tu es prête ? J’aimerai arriver pour le déjeuner ! » - « Oui chéri j’arrive. » Yhan remarqua le rire du cocher, à moitié dissimulé par le haut col de son parka gris, mais il n’eu pas le temps de réagir, sa femme venant tout juste de claquer la porte. « Fermes bien à clefs surtout ! » La troupe partit cinq minutes plus tard, alors que le soleil commençait tout juste d’étendre sa chevelure dorée sur les toits des maisons encore endormies. Le voyage se déroula sans incidents notables, et la calèche déposa les von Stauffen vers les treize heures au chalet du lac, avant de repartir tranquillement dans un cliquetis régulier des fers à cheval.
Yhan et sa famille déjeunèrent dans l’heure qui suivit, puis, après avoir brièvement examiner les lieux, les Stauffen s’organisèrent. Le juge allait couper du bois tout prêt du chalet tandis qu’Ambre nettoyait l’habitation. Pendant ce temps là Jeanne rangeait sa chambre, située juste à côté de celle de ses parents. Finalement le soir arriva vite, laissant tout juste le temps à la famille de se préparer correctement aux jours qui allaient suivre. Le dîner était servit à vingt heure précise. Yhan se tenait au bout d’une table rectangulaire posée au centre du salon. Ambre se tenait face à son mari alors que Jeanne, assise sur un épais coussin rouge qui lui permettait d’être à bonne hauteur, écoutait curieusement la conversation de ses parents.
La pièce était richement décorée. D’imposants tableaux plus ou moins académiques ornaient les murs fait de planches de chêne. Des bougeoirs illuminaient le salon, répandant une lumière clair et vacillante qui se mélangeait à celle de la cheminée, qui crépitait au fond de la salle. « Que diriez vous d’aller voir le lac Stern ce soir ? Il paraît que lors de la pleine lune on peut voir la surface de l’eau briller sous la clarté de l’astre, et que d’innombrables grenouilles et rénettes chantent partout autour. » - « Oui pourquoi pas, Jeanne en serait ravie je pense. » La fillette écoutait malicieusement la conversation. Ses yeux bleus restaient fixer sur ses parents, jonglant une seconde sur l’autre entre son père et sa mère, tandis qu’elle piquait maladroitement ses légumes avec sa fourchette.
Des pas lent frottaient tranquillement le chemin caillouteux qui menait au lac Stern, émettant des bruits secs et clair qui s’étouffaient dans la brume épaisse de la nuit. Trois silhouettes de taille différentes se dessinèrent sous la lumière des rayons blancs de la lune, qui avançaient doucement vers le bord de l’eau. « Quand c’est qu’ont arrive papa ? » - « Nous y sommes presque chérie » Le petit groupe arrivait enfin, face à un spectacle merveilleux et naturel. D’innombrables papillons blancs voletaient au dessus de la surface, éclairés par le réfléchissement de la lune et des étoiles. Une mélodie enivrante parvenait aux oreilles, pleins de petits « hi » qui s’échappaient de la gorge des rénettes et grenouilles, tandis que parfois un « plouf » venait s’y mélangé, lorsqu’une truite gobait un papillon au vol. « C’est… c’est beau, on se croirait au paradis. » - « Ca l’est mon ange, et cela sera à nous bientôt, ton grand père va l’acheter d’ici peu. » Ambre passa son bras droit dans le dos de son mari, appréciant chaque seconde de ce bonheur simple et pourtant rare. Jeanne, l’esprit rêveur, marchait lentement dans l’herbe fraîche de la nuit, les yeux grands ouverts, émerveillée. « Ne t’éloignes pas trop surtout ! » La fillette ne prit même pas la peine de répondre à sa mère, préférant garder ces pures moments intactes. « Ne t’inquiètes pas, elle n’ira pas loin. » - « Je suis fière de toi Yhan, tu m’as fais une très belle fille. » - « Avec une femme comme toi ce n’était guère difficile. » Ambre sourit, elle aussi amusée par l’atmosphère agréable qui régnait. Elle embrassa passionnément son mari, ses deux mains plaquées contre ses joues tièdes, quand soudainement, Jeanne se mit à hurler à plein poumons, un cri de terreur sincère.
Aussitôt, le juge retira ses lèvres de celle de sa femme, déviant son regard vers l’horizon sombre. « Halte là, mains en l’air ! » Yhan se retourna, protégeant symboliquement sa femme derrière son dos. « Qui êtes vous, que me voulez vous ? » - « Moi ?! t’occupes pas de ça. Par contre, je veux ton or ! » - « Prenez le, tout ce que j’ai, mais laissez ma femme et ma fille en vie, et amenez la moi, je ne la vois pas. » - « Tu reverra ta chère fille quand tu m’aura donner ton or. » Les mains légèrement tremblotantes, Yhan von Stauffen sortit une bourse pleine d’or de son manteau et la tendit à l’homme armé. « Maintenant mets toi ça autour des poignets, si tu coopères tu reverra ta fille. » Après une brève hésitation le juge obéit, pensant à Jeanne qui devait sûrement être dans les mains d’un brigand, non loin de là. « Toi la pucelle, attaches les chevilles de ce porc. » D’un regard compatissant, Ambre s’exécuta alors que des larmes perlaient sur sa peau douce et peinée. Yhan von Stauffen se retrouvait alors au sol, ficelé et immobilisé, impuissant. « Libérée ma fille maintenant, je suis un riche juge d’Honnenburg, vous aurez autant d’or que vous le désirerez. » - « Offre intéressante, mais tu oublies une chose. Imagines le plaisir que ça doit faire d’humilier un juge qui fait tuer des gueux comme moi, elle est bonne ta pucelle au lit ? » Aussitôt le visage de Yhan se raffermit tandis que la triste réalité lui sautait aux yeux. Il était là au sol, sans rien pouvoir faire, tandis que sa femme était à la merci d’un malhonnête. « Laissez là, je suis un juge très influent je vous conseil… » - « Oh fermes ta grande gueule ! t’es quoi là, tout seul sans les soldats, ben t’es rien, et ta femelle, je vais la violer, la souiller. »
Sans aucune retenue, l’homme blessa Ambre à la jambe avec son arme mortelle. La femme tomba au sol, en pleur, tandis que le brigand commençait à se déculotter sous les yeux de Yhan, qui se trémoussait au sol tel un poisson hors de l’eau. L’agresseur déchira la robe de Frau Stauffen et sortit sa verge avant de l’enfoncer dans le sexe de la pauvre femme, qui se débattait en vain. Le juge quant à lui observait la scène, une colère incommensurable qui ne pouvait sévir montait en lui, l’aveuglait, à tel point qu’avec ses grosses larmes qui coulaient incessamment de ses yeux le rendaient presque aveugle. « Non ! Je vais vous tuer, sale gueux, furoncle, détritus de la société, vous m’entendez, vous allez mourir ! » - « Oh t’arrêtes pas surtout, tu m’excites quand tu parles comme ça. » L’impuissance, voici ce ressentait Yhan von Stauffen, pour la première fois de sa vie. Finalement, il se résigna, laissant tomber sa tête sur le sol boueux, entendant sa femme crier de désespoir dans le noir de son esprit. Tout s’arrêta enfin, Yhan releva la tête, le visage noirci par la terre, seul ses yeux blancs restaient pure. L’homme retira son pénis, laissant alors visible le liquide visqueux qui recouvrait la peau intime de sa chère Ambre, souillée. « Attends attends mon ptit juge, c’est pas fini. » Le brigand reprit son arme, et dans un bruit étouffé et creux, transperça le cou de Frau Stauffen, la tuant sans souffrance. « Noon ! Noon, non… » - « On va te laisser déprimer maintenant, allez adieu. Au fait, ta fille, je crois que tu ne la reverra plus jamais. » L’agresseur repartit en courant, hurlant de joie tandis que Yhan lui, perdait connaissance. | |
| | | Yhan Stauffen Semble assoupi
Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 23/01/2007
| Sujet: Re: Yhan von Stauffen Mar 23 Jan - 21:08 | |
| suite Chapitre II
Le juge ouvrait lentement les yeux sur une pièce à peine éclairée. Il reconnut cependant sa chambre, de Honnenburg, identifiable par le tableaux qui représentait une partition de musique intitulé « Für Elise » de Wolfgang Amadeus Mozart. Yhan von Stauffen était une personne qui aimait beaucoup la musique, la littérature, l’art en général, sous toute ses formes. Il se leva de son lit, les cheveux épars, le teint pâle. Tandis qu’il marchait vers un petit bureau situé dans un coin, les images défilaient. Sa femme se faisant violer, cet inconnu, immonde, qui venait de ruiner la vie d’un homme en une nuit et cette promesse, celle de le tuer. Yhan se trouvait devant son bureau, debout face à des parchemins renfermant des poèmes écrit à ses heures perdues. Von Stauffen alluma une bougie et prit un parchemin pour le lire, silencieusement.
Certains, dans un domaine précis sont des Dieux Tandis que d’autre ne sont que des imbéciles Sans le voir forcément par leurs propres yeux
Par l’écoute de Wagner ou même Mozart Par la lecture de Freud ou Chateaubriand Il est clair qu’ils excellent tous dans un bel art
Dépassant sans difficulté l’être humain Appartenant à une élite par l’esprit Qui nous dépasse d’un simple coup de main
Marquant ainsi et à jamais notre ère Qui perdurera à travers l’Histoire Inclinons nous devant ceux qui sont pères
Il se souvenait parfaitement du jour ou il l’avait écrit, des années auparavant. Le juge encore à l’université venait de découvrir une musique douce et délicate, emprunte d’Amour sincère : « Für Elise .» Sous un élan d’émotion forte, inspiré par le génie de Mozart, Yhan l’avait écrit pendant une heure de mathématique. Ce n’était guère l’attitude d’un étudiant, mais l’adolescent était quelqu'un de têtu qui ne faisait que ce qui lui plaisait. Fort heureusement seul cette matière de l’intéressait pas.
Von Stauffen reposa le parchemin et en prit un autre au hasard, soudainement devenu curieux, nostalgique. Il tomba alors sur un poème d’Amour, écrit lorsqu’il rencontra Ambre pour la première fois, loin de chez lui. Au début l’adolescent pensait cet union impossible, à cause de la distance, mais comme il le dit si bien : « là ou il y a de la volonté, il y a un chemin. »
Alors que je prends la route pour te quitter Toi qui m’a finalement tant apporter Je roule inéluctablement vers ma fin Porter par ce long et dangereux chemin Durant lequel je t’écris ce triste poème Sans que tu saches que c’est toi que j’aime Je sens monter au bord de mes yeux les larmes Car il se trouve que tu es ma seul arme Qui a su traverser ma seul protection Pour la détruire d’une simple vision Me hantant dans mon esprit torturé Alors que j’espère un jour te retrouver Je sens rouler l’eau sur mon doux visage Dévoilant l’attente d’un simple présage Sans doute suis-je le seul à y penser Mais mon souvenir au moins me fait rêver
Un sourire amusé fila sur les lèvres de Yhan, repensant très bien à ce moment. Après une semaine passé aux côtés de sa futur femme, il du partir rejoindre sa famille. S’en suivi une longue déprime puis une mélancolie permanente, favorable à l’inspiration, prenant source à un sentiment intense et pure, parfois bénéfique, parfois mortel. D’un geste nerveux von Stauffen plaqua sa main sur le bureau, émettant un bruit lourd qui se répandit dans toute la pièce. Un soldat ouvrit alors la porte, alerté par le son. « Maître von Stauffen, vous allez bien ? » - « Oui très bien merci. Escortez moi jusqu’au tribunal, je veux voir mon collègue. Il faut lancer des recherches pour capturer ce criminel, vous m’entendez ! » - « C’est que, il est déjà au mains de la loi Maître von Stauffen, condamné à mort même, demain à la première heure. » - « Que… »
Un soulagement s’échappa des poumons de l’homme, sachant pertinemment ce qu’il allait faire. Sans attendre le juge coura au palais de justice, passant devant les deux soldats qui gardaient le bâtiment sans les saluer. Dehors une pluie fine et légère était en suspend dans l’air gris, assombris par les fumées des cheminées. Sur son parka noir de fines gouttelettes s’étaient accrochées à la laine noire, comme des milliers de petites étoiles illuminant un ciel nuptiale. La porte du bureau du Maître Reinhard von Bach s’ouvrit brutalement, laissant apparaître Yhan dans le cadre de la porte. « Ou est-il ? Celui qui a tué ma femme et ma fille. » - « Bonsoir Yhan, c’est bien la première fois que vous ne me saluez pas avant de parler. » - « Désolé Reinhard, mais avouez que les circonstances ne s’y prêtent pas ! » - « Certes. Pour répondre à votre question, le criminel est en prison. Dès demain il sera décapité par notre bourreau. » - « Merci Reinhard, merci de l’avoir condamné à mort. Je dois vous laisser, vous avez sûrement beaucoup de travail. Au revoir. » - « Au revoir Yhan. » Le juge quitta le bureau sans attendre pour disparaître dans la pénombre de la nuit tombante.
Les cloches de « L’église des souvenirs » sonnait six heures, répandant le son répétitif et lourd par son clocher brisé. Dans la cour de la prison, le criminel attendait, couvert d’une cagoule et attaché les mains dans le dos. Son bourreau aiguisait sa hache comme un chef cuistot, qui préparait un couteau pour couper la tête d’un poulet avant de le cuisiner. Une silhouette fine avançait d’un pas vif vers les deux hommes, traversant la cour en courant presque. « Attendez ! Attendez ! » - « Bonjour Maître von Stauffen. Que faites vous là ? » - « Bonjour Herr Richthofen. Savez vous qui est cet homme ? » - « Certainement, il s’appelle Manfred, et c’est celui qui… » - « Manfred… Alors c’est son nom. J’aimerai que vous m’accordiez une faveur Herr Richthofen. Ce meurtrier, je souhaiterai l’exécuter moi même, d’une façon peut orthodoxe dirons nous. » - « Ja natürlich ! Vous m’avez sauver la vie lors de mon procès Maître von Stauffen, je ne vois pas comment je pourrai refuser. » - « Merci bien. Apportez cet instrument ici je vous prie. » Le bourreau regarda la machine étrange, mais sans se poser de question il obéis.
Le juge en profita pour décoiffer Manfred de sa cagoule, rendant alors son visage visible. Le gueux se mit à rire bêtement, laissant apparaître des dents pourries dans une bouche malsaine. Des coupures plus ou moins profondes dessinait son visage crasseux, certainement faites lors de sa capture. « Fort heureusement ils ne vous ont pas tué. » - « Tu t’inquiètes pour moi maintenant ! C’est gentil ça ptit gars! Tu sais qu’avec ton or je me suis payé une bonne putte, ta femme ben, elle baise mal faut l’avouer. » - « Avouez que c’était difficile dans l’état ou elle était. » - « T’es comique maintenant ? C’est bien ça. » Le bourreau posa difficilement la machine à côté de Manfred, qui soudainement perdit son rire idiot. L’engin était en fin de compte une pompe à eau, comme il y en avait des dizaines dans la ville. Un tuyau fin cependant était relié à la bouche d’ou sortait l’eau, très fin. « Manfred, voici une pompe à eau. » - « Merci je sais encore reconnaître une pompe à eau. » - « Bien. Je vous explique maintenant. Je vais vous enfoncer le tuyau par la bouche, et ne vous plaignez pas je pourrai le faire passer par ailleurs… » Un sourire amusé animait alors de Yhan, comme s’il prenait du plaisir à jouer avec celui qui avait jouer avec la vie de Jeanne et Ambre. « Ensuite Herr Richthofen ici présent actionnera la pompe, envoyant ainsi de l’eau dans votre estomac. Assez rapidement malheureusement il se remplira et implosera finalement. Vous ne mourrai pas sur le coup, l’estomac n’était pas un organe vital, du moins sur le court terme. L’eau arrivera encore et encore, plaquant vos organes contre vos muscles, de telle sorte qu’ils deviendront bouilli. Je pense pouvoir affirmer que… vous en mourai, après avoir longuement souffert bien sur. Mais je ne suis pas sur, c’est la première fois que je le fais.» - « Vous n’avez pas le droit ! » - « C’est ce que nous verrons… »
Aussitôt le bourreau fourra le tuyau dans la gueule du criminel qui beuglait pitoyablement. Son corps se révulsait, manquant de vomir à chaque respiration, tandis que des larmes de souffrance commençaient déjà à s’arracher des yeux de Manfred. L’eau sortait alors du tuyau pour s’engouffrer dans la trachée, avant de tomber dans l’estomac pour le remplir. Une fois rempli, la fine texture de l’organe se déchira dans un cri atroce étouffé et gras. Manfred se débattait tant bien que mal, en vain. Solidement attaché il ne pouvait que subir et mourir. Son ventre gonflait sous la pression, son foie et ses intestins nageaient dans l’eau, oppressés. Après d’interminables secondes de souffrance, tout implosa dans ses entrailles noyées, donnant la mort à l’assassin de Jeanne et Ambre von Stauffen.
Yhan adressa un regard compatissant au bourreau. « Merci. » Sans rien ajouter, le juge quitta la cour et grimpa sur son cheval. De légers coups de talon dans les flancs de la monture l’ordonnèrent de galoper, pour laisser Honnenburg et ce passé douloureux derrière eux. Après plusieurs mois Lardanium accueillait enfin Yhan von Stauffen, simple mortel dans un monde nouveau. L’ancien juge se dirigea dans un opéra, premier lieu ou il alla, instinctivement. L’orchestre jouait la 7te Symphonie de Mozart quand le jeune homme s’assit sur un balcon de l’opéra, seul, et se mit à écrire, soudainement inspiré. Il ne cherchait pas à se justifier auprès des autres non, mais à se justifier auprès de lui, à comprendre. | |
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| Sujet: Re: Yhan von Stauffen | |
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