L'Histoire de Lamenoire

Rares sont les Olympiens à connaître le vrai nom de Lamenoire. Cependant, ceux qui connaissent son histoire (ou du moins ce qu’il en a révélé) sont plus nombreux…

Lamenoire serait le fils d’une charmante paysanne et d’un forgeron aussi talentueux que renommé. Ce dernier avait bien éduqué son fils car malgré ses origines modestes, ses armes et armures étant réputées à travers tout l’Empire. Ses revenus lui avaient permis d’enseigner à Lamenoire l’équitation, la natation, les mathématiques, ainsi que la lecture et l’écriture. Cependant, il était une chose que le brave homme ne pouvait lui apprendre : l’art du combat. Il lui avait donc toujours appris à utiliser la ruse ou la furtivité, le destinant ainsi à une carrière d’éclaireur. Malgré cela, Lamenoire n’était pas assez habile pour prétendre à cette carrière qu’il avait toujours voulu entreprendre. C’est pourquoi, le jour de ses 16 ans, il partit pour Lardanium et, au bout de 4 ans d’apprentissage, il était devenu presque aussi compétent que certains de ses professeurs.

Un jour qu’il se promenait en ville, il passa devant une ruelle sombre d’où il crut entendre des gémissements. Il ramassa une grosse branche morte et s’avança en direction des voix. Ce qu’il vit alors le mit dans une rage folle : une ravissante Olympienne d’une vingtaine d’années était agressée par quatre vauriens. Aussitôt, il se précipita sur les bandits en faisant tournoyer son arme au-dessus de sa tête. La première crapule n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait avant que le bâton ne vienne s’écraser sur son nez dans un craquement sinistre… Cependant, au bout de quelques minutes de combat, l’un des assaillants parvint à enfoncer sa dague sous l’omoplate de Lamenoire avant de prendre la fuite. Sous l’effet de la douleur, ce dernier mit un genou à terre. Aussitôt la jeune femme lui annonça :
" Je vous remercie infiniment ; je m’appelle Elannia et je suis guérisseuse au temple d’Apollon. Je vais voir ce que je peux faire pour votre épaule ".
Elle commença à psalmodier des incantations tandis que ses mains s’entouraient d’un halo du blanc le plus pur avant de les appliquer sur la plaie. Lamenoire sentit celle-ci se refermer et, une fois le rituel achevé, il se releva. Après une courte discussion, Elannia lui demanda :
" Et comment t’appelles-tu ?
-Mon nom est…"

Un mois plus tard, Lamenoire s’inscrivit à l’OdS avant d’annonçer à sa compagne : " Je vais retourner voir ma famille. Viens avec moi, je te la présenterai. "

Ils partirent donc le lendemain et galopèrent vers le sud. Ils arrivèrent en vue du village le soir-même et ce qu’ils virent les glaça d’horreur. La petite bourgade était la proie des flammes. Aussitôt, Lamenoire demanda à Elannia de l'attendre ici, avant de partir au grand galop vers les habitations. Une fois arrivé, il comprit que des Elfes étaient en train de piller la ville. Il descendit de sa monture, se saisit d'une fourche et la projeta avec force sur l'un des pillards. L'Elfe tomba lourdement de sa monture, traversé de part en part par l'outil. L'Olympien se dirigea ensuite vers la forge de ses parents et une grande douleur l'envahit. Sa mère gisait sans vie sur le sol : ses agresseurs l'avaient violée avant de l'égorger. Quant à son père, il était cloué au mur, transpercé par deux flèches. Le cadavre elfique qui gisait à ses pieds, témoignait de la résistance qu'avait opposée le vieil homme. Tout à coup, il entendit un claquement sec. Il eut juste le temps de bondir de côté avant qu'un trait ne le frôle. Sortant son épée, il se retourna et vit une demi-douzaine d'Elfes. Sans hésiter une seconde, il fondit sur ses adversaires en poussant son cri de guerre : "Pour l'Empire, et pour la Gloire !!!". Lamenoire raccourcit d'une tête le premier Elfe qu'il rencontra avant de fracasser le crâne du second d'un violent coup de pommeau dans la tempe. Tandis que leur compagnon s'écroulait, les survivants s'organisèrent : deux d'entre eux s'écartèrent du combat avec leurs arcs, attendant le moment propice pour abattre cette résistance inattendue, pendant que les deux autres continuaient la lutte. Apercevant une arbalète chargée près du fourneau, l'Olympien se dégagea du combat d'une roulade et s'en saisit, tout en évitant un flèche qui lui était déstinée. Pressant la détente de l'arme, il expédia l'un des archers au royaume d'Hadès. Il n'eut pas le temps de récupérer son épée que l'un des pillards se jeta sur lui, armé d'une dague. Il para le coup non sans difficulté, cassa le nez de l'Elfe d'un coup de poing, puis le projeta dans la fournaise. Une fraction de seconde plus tard, une douleur fulgurante lui traversa la jambe. Jetant un coup d'oeil, Lamenoire vit qu'une flèche y était fichée. Profitant de ce court instant d'inattention, l'un des deux derniers assassins parvint à le faire tomber et dégaina un long poignard à lame courbe. Ne lui laissant pas le temps de l'utiliser, Lamenoire lui brisa la nuque. Se relevant, il s'aperçut que trois autres Elfes étaient arrivés et que quatre flèches étaient désormais pointées sur lui. Exténué, l'Olympien lâcha son arme et attendit stoïquement les claquements caractéristiques des cordes des arcs qui mettraient un terme à son existence...

Tout à coup, les deux Elfes les plus proches de l'entrée s'écartèrent pour laisser passer celui qui semblait être le chef des pillards. D'un geste, celui-ci intima aux autres de baisser leurs armes avant de toiser l'Olympien avec un rictus méprisant et de s'exclamer :
"Alors comme ça tu as réussi à abattre cinq de mes hommes tout seul...je suis impréssionné...
-Six, le dernier est dehors avec une fourche dans le ventre.
-Et que fais-tu ici ? Tu as vu l'incendie et tu es venu voir si tu pouvais trouver des objets de valeur ?
-Cette forge est celle de mes parents.
-Tes parents ?! sans doute le vieux fou qui a réussi à emporter un de mes hommes dans la tombe. Quant à ta mère...je m'en suis occupé moi-même !"
Le scélérat éclata de rire pendant que Lamenoire sentait monter en lui une haine irrépréssible pour cet assassin, tandis qu'il repensait au corps mutilé de sa mère. L'elfe reprit :
"J'ai tout d'abord pensé à te tuer directement...puis j'ai eu l'idée de la mort lente...mais finalement, j'ai décidé de te laisser en vie...
-Monseigneur est trop bon ! ironisa l'Olympien
-Ne te réjouis pas trop vite : tu seras peut-être vivant, mais quand mes bourreaux se seront occupés de toi, tu ne vaudras pas mieux qu'une carcasse vide...
-Quoi qu'il en soit, je te reconnaîtrai..."
A peine Lamenoire avait-il prononçé ces mots qu'il ramassa son épée et l'envoya avec violence en direction de l'elfe qui n'eut pas le temps d'esquiver. Un profond sillon rouge se traça immédiatement sur sa joue, lui arrachant un cri où se mélaient colère et douleur. Aussitôt, ses quatre acolytes se précipitèrent sur l'Olympien et l'immobilisèrent. Leur chef regarda dans sa direction. Sa rage était lisible dans ses yeux injéctés de sang.
"Me reconnaître...j'en doute fort. Vous quatre, avant de le torturer, brûlez-lui les yeux : ainsi, non seulement il ne nous retrouvera jamais mais il ne verra pas les supplices que vous lui réservez...ce sera la surprise".
Sur ce, il éclata à nouveau de rire avant d'ajouter :
"Je rentre à Na'Helli avec les autres. On se retrouve là-bas".
Lamenoire eut juste le temps de le voir s'éloigner avant qu'un Elfe au regard sadique n'approche de ses yeux une lame rougie par le feu...

L'Olympien hurlait de douleur mais les trois autres Elfes le maintenaient bien et tous ses efforts pour se débattre étaient vains. Soudain, l'un d'entre eux poussa un cri et Lamenoire sentit aussitôt la prise de celui-ci se relacher. Il entendit une voix s'exclamer :
"Salopards d'Elfes, vous allez payer pour les habitants de ce village".
Cette phrase fut suivie par le son des épées sorties des fourreaux. Apparemment, le nouveau venu était seul. N'étant plus soutenu, Lamenoire s'affaissa sur le sol et passa ses mains sur ses yeux définitivement clos. Pendant ce temps, l'étranger continuait à combattre les pillards et les cris stridents de deux d'entre eux indiquèrent à l'aveugle qu'il n'en restait plus qu'un. De plus, celui-ci paraîssait manifestement en difficulté. Cette hypothèse fut rapidement confirmée par l'inconnu :
"Adieu, pourriture..."
Cette phrase fut suivie d'un long râle d'agonie. Quelques secondes plus tard, Lamenoire fut relevé par l'homme à qui il demanda :
"Qui êtes-vous ?
-Je m'appelle Gaust...j'appartiens à l'OdS et Légan Falk m'avait envoyé patrouiller dans les environs lorsque j'ai vu l'incendie. Je suis venu voir s'il y avait des survivants et offrir une sépulture décente aux victimes.
-Vous avez bien fait...

Elle avait disparu...
Après avoir enterré les morts, Gaust avait récupéré un bâton et l'avait confié à Lamenoire, ainsi qu'un bandeau bleu sombre pour recouvrir ses yeux. Etant lui-même borgne, Gaust comprenait mieux Lamenoire que quiconque. Tous deux étaient ensuite partis à la recherche d'Elannia mais elle n'était plus là...
"Elle a été poursuivie, déclara Gaust après avoir éxaminé les traces laissées dans la poussière. Nous devons suivre cette piste si nous voulons la retrouver : elle a peut-être échappé à ses poursuivants..."
Cependant, au bout de quelques centaines de mètres, ils durent se rendre à l'évidence : elle avait été capturée.
"Maudite soit la souillure elfique...maugréa Lamenoire.
-Nous devons rentrer à Lardanium pour que tu apprennes à combattre en aveugle...je te l'enseignerai..."

C'est ce jour là que Lamenoire adopta ce pseudonyme que nous lui connaissons et qu'il décida de consacrer le reste de sa vie à sa vengeance et à ce qu'il appelle "la Purge de la vermine elfique..."